Barbara Hendricks défend le lied et la mélodie


 « Mon public vient me voir parce qu’il sait que je lui proposerai des programmes intéressants et intègres, le plus souvent composés de mélodies ou de lieder qui leur sont parfaitement inconnus »

 « L’art du récital va peut-être subir une éclipse… Pour ma part, je continuerai à le défendre jusqu’à la dernière note. »

 « Quand je suis arrivée en Europe, le récital occupait encore une place importante dans la musique classique. Depuis, elle n’a cessé de diminuer. La plupart des chanteurs et surtout des chanteuses de ma génération – à l’exception de certaines irréductibles comme Felicity Lott – ont renoncé à cet art. Ils préfèrent l’opéra et les concerts « évènements » dans les stades qui, au lieu de promouvoir la musique classique, ont peut-être contribué à la marginaliser. Aujourd’hui encore, mes récitals affichent complet dans le monde entier et je suis parvenue à « imposer » les programmes auxquels je crois et que je veux partager. Mon public vient me voir parce qu’il sait que je lui proposerai des programmes intéressants et intègres, le plus souvent composés de mélodies ou de lieder qui leur sont parfaitement inconnus (Hugo Wolf, Edvard Grieg, Ture Rangström, Samuel Barber ou Aaron Copland). Je constate avec tristesse que de moins en moins de jeunes assument ce rôle – je ne parle pas de ces programmes où les chanteurs d’opéra font un cocktail mêlant quelques airs d’opéras, quelques mélodies, quelques lieder. L’art du récital va peut être subir une éclipse avant de connaître une renaissance similaire à celle que connut la musique baroque. Pour ma part, je continuerai à le défendre jusqu’à la dernière note. » 
Extrait du livre de Barbara Hendricks « Ma voie » Mémoires Editions des Arènes 2010